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Bernard au Niger
6 août 2006

Semaine 25 : Saboudey Carré

025_2006_08_01

Photo : 01.08.2006 - Le puits

Nous sommes trois à prendre la route de Filingué ce mardi matin, avec en plus d’Ama, mon chauffeur, Ali, le chargé de programme de la CTB. Nous allons visiter un village où un groupement de femmes a demandé un financement pour améliorer la production et la commercialisation d’arachides. Dans un paysage verdoyant, la route est rectiligne, vers l’Est, goudronnée, mais avec pas mal de nids de poules...

A 50 Km de Niamey, un motocycliste nous attend au bord de la route au milieu d’un petit village. C’est l’animateur du groupement des femmes. Il va nous conduire à Saboudey Carré. La piste est d’abord tracée dans des terrains sablonneux. Je demande à Ama de mettre le 4x4, c’est plus sûr... Nous atteignons un plateau qui est curieusement planté de mil. Surprenant, car ce genre de terrain est d’habitude délaissé, car stérile. Le village est juste à côté. Trois représentantes des femmes de chacun des douze villages participant au groupement cultivant les arachides ont été convoquées. Elles arrivent progressivement, s’installent sur une natte étendue sur une sorte de table, à l’abri du soleil qui tape dur, même si la température est plus clémente pour le moment.

Les discussions s’engagent. Ali et moi posons des questions aux femmes sur leurs activités. L’animateur traduit en djerma, leur langue. Ama prend des photos. Il en fera plus de 250... Un nouveau jouet pour lui ! Comme c’est la tradition, une femme a posé devant moi un broc avec de l’eau. Je préfère quand même la bouteille que j’ai apportée avec moi... Les femmes sont assez âgées. On dirait que les jeunes ont été mises de côté pour ce genre d’activité.

La discussion est terminée. On nous fait visiter les installations du groupement. Le moulin moût actuellement du maïs, mais il peut aussi servir à extraire l’huile d’arachide. La case des intrants abrite les engrais qui accompagnent les semis. Le warrantage est un système qui permet aux femmes de déposer en garantie dans un dépôt une partie de la récolte pour obtenir un prêt, lequel sert à acheter un animal qu’elles élèvent à l’embouche... Quand le prêt aura été remboursé, la femme récupèrera son warrant.

Juste à côté, des ouvriers s’affairent à une nouvelle construction. Ce sont deux salles de classes, minuscules, financées par l’Arabie Saoudite,... Elles ne respectent pas les normes de l’éducation nationale ! On ne pourra pas y loger correctement plus d’une dizaine d’élèves, sauf si c’est pour y enseigner le coran, assis par terre avec une tablette sur les genoux. Ce sera sans doute la fonction de ces classes...

Nous approchons du puits. Des femmes, jeunes, parfois avec le bébé sur le dos, s’affairent à remonter l’eau d’une profondeur de plus de 60 mètres ! Sans aucun autre moyen qu’une corde, pas de treuil, ni d’animal... Un travail de forçat. Les troncs d’arbres qui couvrent la margelle sont tailladés par les cordes. Deux femmes tirent à tour de rôle la corde vers le haut. Epuisant !

Pour terminer la visite, nous jetons un coup d’oeil à la case de santé. Elle est desservie par un infirmier qui a reçu en tout six mois de formation. L’essentiel de son travail consiste à l’aide qu’il apporte aux accouchements, mais ce sont deux ou trois matrones du village qui officient. Ici aussi, nous sommes encore loin du développement...

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