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Bernard au Niger
15 juin 2008

Semaine 109 : Les jardins de Faoude Banda

109_2008_06_06_09_00_08

Photo : 06.06.2008 - Puits à Faoude Banda

Quand je suis allé la première fois à Faoude Banda, c’était pour visiter l’école. Nous avions parlé longuement avec le chef du village, qui possède la seule maison en « dur », en banco. Du moins si on peut appeler village les campements peuls éparpillés sur le plateau et les champs sablonneux qui dominent le Niger au sud du Kori du Diable. Nous avions constaté avec plaisir que l’instituteur, qui a créé l’école en octobre dernier, occupait un logement traditionnel en paillote et en bon état à proximité de la maison du chef de village, signe de l’intérêt porté à sa fonction.

La récolte de mil de l’an dernier avait été mauvaise. Le chef de village nous avait dit qu’heureusement, ils avaient pu subsister grâce aux jardins situés au bord du fleuve. J’avais alors promis de revenir bientôt, si possible avec Damien, qui vient de prendre ses fonctions comme responsable d’un projet d’irrigation de zones maraîchères.

La piste pour aller à Faoude Banda est à peine une trace laissée par les charrettes tractées par des ânes ou des boeufs se rendant le dimanche au marché de Guissel, sur la route de Say. Lors de ma première visite, j’avais pris la précaution de prélever l’itinéraire sur mon GPS, ce qui nous a permis de retrouver sans problème Faoude Banda. Le chef du village étant absent, le président du Comité des Parents d’élèves s’est offert à nous conduire dans les jardins au pied de la falaise.

Nous avons d’abord jeté un coup d’oeil au puits alimentant le village, profond d’une vingtaine de mètres. Une jeune fille occupée à y puiser l’eau, sans doute troublée par la présence des Nazaras, a laissé tomber sa corde dans le puits. Pas désespérée pour un sou, elle a ramassé une branche d’acacia et s’est empressée d’aller récupérer son bien au fond du puits à l’aide d’une autre corde... Comme beaucoup d’autres, ce puits est pollué, les cordes pour puiser l’eau traînant dans les déjections des animaux. Damien prodigue ses conseils : ajouter à l’eau de boisson et de cuisine 3 gouttes d’eau de Javel par litre. La purification est garantie !

Nous descendons vers les jardins, ou du moins ce qu’il en reste en cette fin de saison sèche. Le fleuve, réduit à un filet d’eau, coule maintenant à 500 m des jardins. Sans matériel de pompage, plus question par cette chaleur de cultiver quoi que ce soit. Nous pouvons cependant imaginer les jardins verdoyants en janvier, quand le fleuve était tout proche...

Un peu plus loin, avec l’aide d’une pompe, des jardins sont exploités dans le lit même du fleuve. Les potirons sont superbes. Grâce à Ama qui nous sert de traducteur, les jardiniers nous exposent leurs problèmes. Peut-être Damien pourra-t-il leur venir bientôt en soutien grâce à son projet ?

Il est 10H, et le soleil tape déjà fort ! On nous apporte un panier de mangues cueillies dans les arbres proches du fleuve, pour nous remercier de notre visite. Nous apprécions la volonté d’adaptation de ces Peuls, éleveurs traditionnels, qui tout en conservant leurs troupeaux, sèment et récoltent le mil, cultivent des jardins, et même à l’occasion pêchent, comme nous le démontre le filet pour la pêche à l’épervier qu’un jeune homme nous présente avec fierté. J’ai vraiment le sentiment de voir depuis mon arrivée au Niger un accroissement significatif des zones transformées en jardin le long du fleuve. Enfin quelque chose qui progresse !

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