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Bernard au Niger
1 juin 2008

Semaine 107 : Carré Roumbouki

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Photo : 27.05.2008 - Enfant avec chameau

Pour atteindre dès le mardi matin ce village perdu sur le plateau surplombant le Dallol à 40 Km de Dogon Douchi, nous étions partis la veille de Niamey en début d’après-midi. 300 Km de bonne route, avec seulement quelques passages plus difficiles en fin de parcours, la route étant en cours de remise en état. Nous avons logé à la case de l’Amitié, où nous sommes chaque fois accueillis chaleureusement. Cette fois-ci, c’est Antoine, un stagiaire français, qui l’occupe. Suzanne, qui dirige les opérations d’évaluation des cours d’alphabétisation organisés dans cinq villages, nous rejoint le soir. Elle est satisfaite. Les résultats qu’elle a enregistrés ce lundi dans un village proche de Dogon Douchi sont encourageants.

Nous nous réunissons à 8H au siège de l’ONG qui a été chargée d’organiser l’alphabétisation, mais ce n’est qu’une heure plus tard que les membres de l’équipe d’évaluation sont enfin réunis pour un briefing, où le bilan de la veille est analysé, et où des consignes sont discutées pour les activités d’évaluation de la journée. Ce n’est donc qu’à 9H30 que nous prenons la piste en latérite vers le nord, en mauvais état pendant 27 Km jusque Bagaji. Là, nous empruntons une petite piste pendant 13 Km. Avant de grimper sur le plateau, un passage spectaculaire nous attend. Les eaux de l’an dernier ont rongé le dessous de la piste, ne laissant de celle-ci qu’un mince filet de terre. Pas question de le franchir avec notre véhicule. Un passage, renforcé avec des troncs d’arbre, a été aménagé sur le côté, mais je prends quand même la précaution d’aller le vérifier de visu avant d’engager la voiture...

Arrivés au village de Carré Roumbouki, nous constatons que les 25 femmes qui ont suivi l’alphabétisation ne sont pas au rendez-vous. Elles avaient été prévenues de notre venue, mais comme notre arrivée était prévue à 8H, et qu’il est déjà 10H30, elles sont retournées vaquer à leurs obligations. Pendant que l’alphabétiseuse bat le rappel de ses élèves, je vais jeter un coup d’oeil à l’unique puits du village, profond de 70 m. Un bambin guide un dromadaire qui traîne la corde remontant un sac en peau qu’un homme déverse ensuite dans des seaux. Je ne boirai pas de cette eau, certainement polluée... L’école n’est pas loin, avec ses deux enseignants et ses 105 élèves. Ils font tout leur possible dans des conditions difficiles. Les enfants scolarisés ne représentent qu’une infime proportion de ceux qui pourraient l’être.

Les évaluations débutent : écriture, lecture, calcul, mais aussi des questions sur des formations que les femmes ont reçues en vue de les aider à améliorer leurs revenus : l’embouche (engraissage d’animaux) et l’extraction d’huile d’arachide. Comme nous nous y attendions, les résultats théoriques ne sont pas bons. Normal, c’est la toute première campagne d’alphabétisation dans ce village. Par contre, les formations pratiques sont bien maîtrisées par les femmes. C’est encourageant, et cela démontre qu’il faut accompagner les apprentissages de cours pratiques, en rencontrant les intérêts immédiats des apprenantes.

Il fait atrocement chaud. Un vent chargé de sable souffle violemment, ce qui ne semble pas gêner les villageois. Nous ingurgitons des quantités phénoménales d’eau. C’est la période la plus pénible de l’année, fin mai, quand la chaleur devient humide.

A 14H30, il est déjà temps de partir pour nous qui rentrons à Niamey, si nous voulons y arriver avant la nuit. Les évaluateurs, qui retournent à Dogon Douchi, vont encore présenter les résultats et récompenser les meilleurs apprenantes. Nous prenons avant de partir un rapide repas, des « macas » (pâtes) avec de la viande et de la sauce, et bonne route !

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