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Bernard au Niger
6 juillet 2008

Semaine 111 : Epilogue

Mon séjour au Niger touche à sa fin. Le 10 juillet, je passerai le témoin... à personne ! Je ne serai pas remplacé. J’aurais pu demander une prolongation de mon contrat, puisque j’ai géré mon budget en bon père de famille, et qu’il restait assez d’argent pour demeurer six mois de plus. J’ai trouvé que deux ans et demi passés au Niger, pour apporter un appui budgétaire virtuel à l’éducation, c’était suffisant. J’aurai réalisé l’exploit de ne pas dépenser un seul des 6 millions d’euros promis par la Belgique. Je ne suis pour rien dans cette situation, car j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour débloquer nos versements. Finalement, au moment de boucler mes valises, alors que rien ne le laissait présager, le ciel s’éclaircit et les partenaires de l’éducation décident enfin de reprendre les déboursements. Comme d’habitude, l’Agence Française de Développement, responsable en grande partie des blocages, a bien tenté des combats de retardement, invoquant la faible capacité d’absorption du Ministère de l’Education pour essayer de nous convaincre de réduire notre contribution. Peine perdue, la machine est maintenant lancée, et j’espère qu’enfin elle continuera à fonctionner quand je serai parti. Une satisfaction posthume, donc.

Un séjour qui se termine dans une certaine confusion. Nous avions eu à déplorer ces derniers temps des coupures intempestives de l’électricité. Ce n’était rien à côté de ce qui nous attendait après le dernier week-end. La nuit de dimanche à lundi, le courant nous a quitté pour ne revenir que deux jours et demi plus tard. Sans aucune information sur la cause de ce désastre, ni sur la durée probable de la panne, la panique s’est rapidement installée chez les habitants des quartiers touchés par ce qui s’avèrera plus tard une avarie dans un transformateur. La plupart de mes collègues ont dû jeter ce qu’ils avaient dans leur surgélateur. Pour ma part, me préparant au pire, j’avais suggéré à Daniel, chez qui je loge, de ne rien mettre dans le compartiment de surgélation de son frigo, si ce n’est des bouteilles d’eau. Après 24 heures de coupure, j’ai donc transféré ces bouteilles, encore bien gelées, dans le frigo, pour lui permettre de conserver un peu de fraîcheur. En utilisant rapidement dans les repas les produits les plus sensibles, nous n’avons pratiquement rien perdu. Heureusement, en ce début de saison des pluies, la température est bien descendue. On imagine mal ce que cela aurait donné en mai, sans climatisation et sans ventilation !

Les Hashs vont me manquer... Pour mon avant-dernier parcours, Yassine m’avait donné le choix, et j’avais jeté mon dévolu sur le Kori des Oiseaux, un kori sableux se terminant par un court parcours rocheux. J’aurai certainement l’occasion de beaucoup me balader bientôt dans la campagne vendéenne, mais sans doute ces étendues de sable et de pierre, les grands espaces me manqueront un peu... Le fleuve aussi. Suite aux bonnes pluies qui viennent de tomber sur la région, il est devenu d’un brun terreux, tandis que son niveau remontait sensiblement. Maintenant, les vaches des troupeaux conduits par les Peuls devront à nouveau nager pour le traverser.

La vie va continuer pour les amis et collègues de la Coopération Belge, un peu plus difficile maintenant que les problèmes d’électricité s’intensifient. Les groupes électrogènes s’arrachent dans les magasins. La situation politique, avec la guerre dans le Nord du pays et les atteintes de plus en plus nombreuses à la liberté de la presse, ne laissent pas présager d’un avenir radieux. Dommage pour ce pays accueillant, qui a besoin de notre aide et de toute notre attention pour sortir de la famine et de la misère.

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