Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bernard au Niger
9 mars 2008

Semaine 97 : De Cotonou à Niamey

097_2008_02_28_15_20_40

Photo : 28.02.2008 - Vente d'artisanat à Porto Novo

Le Bénin est un petit pays, un très petit pays à l’échelle africaine. A côté des géants que sont ses voisins le Nigeria et le Niger, lui et son voisin le Togo apparaissent minuscules sur la carte. Pourtant, quelle diversité dans les paysages rencontrés. De la côte sableuse jusqu’à Malanville, dernière ville béninoise avant le Niger, des paysages contrastés se succèdent : forêt, savane, sahel. Près de la côte, des lagunes et des marécages poissonneux. De passage dans la petite ville de Comé, dont nous avons visité l’hôpital la veille, nous observons une activité débordante. Ama, notre chauffeur, en est stupéfait. « Tout le monde travaille, ici ! » Le moins qu’on puisse dire, c’est que la paresse n’est pas de mise. Aussi bien les femmes que les hommes sont mis à contribution : vendeuses de poissons, de fruits, de vêtements, réparateurs de toute sorte. Les ethnies de la côte, les Minas comme les Fons, débordent de dynamisme. Partout, des écoles, de vraies écoles en construction pérenne, et des enfants qui s’y rendent en groupes compacts.

Pourtant, le Bénin tarde à décoller. Son niveau de développement reste un des plus bas du monde. Est-ce dû à son taux de croissance de la population particulièrement élevé, 3,2% par an, proche du record absolu détenu par le Niger avec 3,4% ? Dans ces conditions, la population d’un pays double tous les vingt ans, et on peut déjà être satisfait si le niveau de vie ne se détériore pas !

Ce qui frappe aussi dans la région de la côte, c’est la taille des animaux. Les chèvres et les moutons sont minuscules, les vaches mesurent à peine plus d’un mètre de haut. Elles donnent moins d’un litre de lait par jour, me dit mon collègue Michel qui est vétérinaire au projet des bovins de race Azawak du nord du Niger, d’énormes bêtes avec des taureaux de plus de 600 kilos ! L’épouse de Michel, Edith, est d’origine béninoise. Elle avait profité de notre voyage à Cotonou pour nous confier des colis pour sa soeur, qui y habite. Edith est comme sa soeur une toute petite femme... Si les gens sont plus petits au sud du Bénin, ils sont aussi très courageux, comme l’affirme Eugène, le réparateur béninois qui vient chez nous quand nous avons des problèmes de plomberie ou d’électricité.

Nous avons connu à Cotonou la première pluie de la saison, avec les avenues encombrées de flaques d’eau. Plus on remonte vers le nord, plus la pluie se fait attendre, arrivant fin avril à la frontière du Niger, et en juin à Niamey. Au fur et à mesure que nous remontons vers le nord, la végétation change, avec des forêts devenant de plus en plus clairsemées, pour aboutir à une savane presque sans arbres dès que nous passons la frontière. La déforestation est frappante au Niger, à cause de l’utilisation massive de bois de chauffe. Au Burkina Faso voisin, à la même latitude, la forêt est encore très dense. C’est le regretté Thomas Sankara qui fut à l’origine d’une politique de protection de la forêt, qui a été continuée après sa disparition.

Au sud du Bénin, les églises et les temples vaudou attirent l’attention. Quand on remonte vers le nord, ceux-ci laissent progressivement la place aux mosquées. Chrétiens et musulmans vivent en bonne entente au Bénin, où les sectes chrétiennes pullulent dans syncrétisme religieux où les pratiques animistes sont toujours vivaces.

Arrivés à Gaya, passé le pont sur le fleuve Niger, nous sommes aussitôt assaillis par les mendiants. Nous sommes surpris, car ceux-ci sont pratiquement absents au Bénin. On nous a même assurés que les rares mendiants qu’on y trouve sont... des Nigériens ! Après tout, un produit d’exportation comme un autre...

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Bernard au Niger
Publicité