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Bernard au Niger
24 décembre 2006

Semaine 40 : Bivouac

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Photo : 17.12.2006 - Les enfants dansent lors d'une séance de tembé touareg

Ce n’était pas la première fois que nous logions à la belle étoile, puisque nous avions déjà par deux fois passé la nuit au bord du fleuve lors de nos randonnées en pirogue. Cette fois-ci, nous sommes partis en voiture, trois Toyota Prado, emmenés par Pierre et Michèle, des vétérans des week-ends dans la nature...

Comme ce week-end était prolongé grâce à la fête nationale nigérienne, le 18 décembre, que les autorités avaient décidé de fêter à Zinder, de l’autre côté du pays, nous avions la possibilité de passer deux nuits en bivouac. Pas de moustiquaire pour nous accueillir cette fois-ci, mais notre belle tente rouge. Sans oublier nos sacs de couchage, car les nuits sont plutôt assez fraîches en cette saison.

La route est longue le samedi. 230 Km, presque entièrement de la piste, sur la rive droite du Niger, pratiquement jusqu’à hauteur d’Ayorou, où nous plantons le bivouac au sommet d’une dune juste avant le coucher du soleil. Nous avions auparavant visité un marché au bord du fleuve, et effectué quelques échappées en tout terrain, notamment sur une dune qui nous avait permis de tester la fiabilité de nos voitures dans des montées ensablées. La voiture de Pierre s’arrête brusquement dans un village. Se serait-il trompé de route ? Michèle descend de la voiture. Elle enlève du beau milieu de la route un bébé qu’elle remet à sa mère... Il y a si peu de trafic !

Le soir, après avoir monté les tentes et les moustiquaires, les dix bivouaqueurs sont réunis autour des tables pour partager un barbecue : quatre Français, cinq Belges, et un Touareg qui s’initie aux contraintes des bivouacs pour touristes, car il voudrait se lancer dans le tourisme.

Le dimanche, première halte dans un petit village au bord d’une très grande mare. Je repère l’école, et j’ai la surprise de trouver dans la classe de CM2 (fin du primaire) une soixantaine d’adultes occupés à suivre une formation sur la tenue d’une banque céréalière. Le directeur de l’école se présente. Il dirige son école avec brio. Ses résultats l’an dernier au concours d’entrée en sixième sont éloquents : 100% de réussite ! Il nous fait visiter la réserve de la cantine. Le riz et les lentilles y sont entreposés pour donner trois repas par jour à tous les élèves de l’école. Son épouse est aussi institutrice. La troisième enseignante est originaire du village voisin, Bankilaré. Le directeur veut prendre congé, car il doit visiter son jardin scolaire. Je l’accompagne, évidemment. Je découvre une dizaine d’élèves occupés à arroser, avec l’eau de la mare, des baquets où poussent déjà des salades, des tomates, du manioc, des melons... Ils se préparent à planter des patates douces... Un tel dynamisme est rare, d’autant plus que l’achat des graines est financé par le directeur lui-même !

La piste nous conduit jusqu’à Bankilaré, où la famille de notre Touareg nous attend. L’accueil est enthousiaste. Ils ont dressé une tente traditionnelle, où nous prenons notre repas. Une femme s’approche avec le tembé, le tambour touareg, et toute la tribu la rejoint sous la tente pour chanter et battre des mains. Des enfants se mettent à danser. Il est temps déjà de repartir pour rejoindre le lieu de notre prochain bivouac, près d’une autre grande mare, à Kokoro.

Le lundi, retour à Niamey en traversant un village d’orpailleurs. Ceux-ci creusent des puits jusqu’à trente mètres de profondeur, puis des galeries pour extraire la vase contenant parfois des pépites. Le village, tout en paillotes, est immense. La ruée vers l’or, le Far West ! Combien de malheureux sont restés là sous nos pieds, prisonniers de galeries effondrées ?

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