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Bernard au Niger
21 janvier 2007

Semaine 45 : Harmattan à Saboudey Carré

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Photo : 15.01.2007 - Moulin à décorticer les arachides

Trois semaines déjà que souffle l’harmattan, un vent du nord-est, qui transporte avec lui le sable du Sahara... La visibilité est médiocre, le sable en suspension fouette le visage, la respiration est difficile. Les gens sont aussi passablement énervés, comme chez nous à l’approche de la première neige les enfants le sont dans les écoles... Mais ici, cela se traduit par des comportements incohérents en rue : piétons traversant le nez en l’air, cyclistes divagant sur la chaussée, motocyclistes slalomant en sens interdit, automobilistes brûlant les feux rouges, ou débouchant d’une propriété sans regarder, taxis dépassant une file de voiture arrêtée à l’entrée d’un rond point avec feu ...

Parlons-en des feux ! La plupart d’entre eux ont leurs ampoules grillées ou cassées. C’est en voyant s’arrêter les voitures venant en sens inverse qu’on se rend compte que le feu est passé au rouge, et que dans la rue perpendiculaire, les conducteurs vont démarrer en trombe...  Chaque rond point est un casse-tête, car à part celui qui se trouve de l’autre côté du pont, pourvu de triangles donnant la priorité à ceux qui sont dans le carrefour, tous les autres obéissent à la priorité de droite. Bonjour les embouteillages à l’heure de pointe, c’est-à-dire vers 8 heures le matin quand je pars au bureau.

En principe, les fonctionnaires soumis à la journée continue devraient commencer à 7H30, mais je n’en connais pas un seul qui respecte cet horaire ! Dame, il faut bien conduire les enfants à l’école, qui commence elle à 8H... Les horaires des écoles sont restés inchangés. Ils ne se sont pas alignés sur ceux de leurs parents. Voilà qui va améliorer la ponctualité dans les Ministères.

Lundi après-midi. Nous partons en mission au village de Saboudey Carré, à 50 Km de Niamey, sur la route de Filingué. Deux collègues du bureau nous accompagnent Suzanne et moi : Ali, chargé de programme, et Balkissa, responsable de la gestion des microprojets. Nous allons effectuer le suivi d’un microprojet en cours, appuyé financièrement par la coopération belge. L’ONG qui aide les cultivatrices d’un groupement de villages à mieux gérer leurs cultures d’arachides et à en tirer un meilleur profit a remis un rapport intermédiaire, ce qui permet de débloquer la deuxième tranche de financement. Nous allons vérifier la réalité des achats (des charrues et un moulin pour moudre les arachides) et l’extension de la case qui abrite le moulin.

Nous sommes accueillis par le responsable de l’ONG, un jeune homme très sérieux qui traduit en djerma nos questions aux femmes présentes et au chef du village. Les réponses sont précises. Les projets d’utilisation de la tranche suivante permettront l’achat de semences de meilleure qualité et d’engrais mieux adapté au sol ingrat du plateau sur lequel cultivent les habitants de ce village. Nous visitons les nouvelles installations. Du bon travail !

C’est aussi l’occasion d’aller jeter un coup d’oeil à l’école toute proche de Saboudey, située dans le fond d’un vallon. Trois classes, dont une en paillote construite par les habitants du village. L’institutrice des petits donne un cours de gymnastique dehors, avec ses 54 bambins. Le maître de CM2 continue imperturbablement à préparer, d’examen blanc en examen blanc, ses 22 élèves pour le concours d’entrée dans le secondaire, objectif incontournable de tous les élèves de CM2 du pays, qui ne font rien d’autre que du bachotage toute l’année... Le travail continue dans les écoles, malgré la carence en matériel scolaire, mais les résultats seront-ils au rendez-vous ?

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