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Bernard au Niger
14 janvier 2007

Semaine 44 : Sargane

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Photo : 12.01.2007 - Les vieux du village de Sargane

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Photo : 12.01.2007 - Les enfants de l'école de Sargane

Nous ne savions pas grand chose de ce village, sinon qu’il se trouvait à quelques kilomètres de Ouallam, ainsi que le signalait le petit point noir ainsi dénommé sur la carte du Niger... Un conteneur rempli de matériel scolaire destiné à l’école de Sargane, recueilli par l’Athénée d’Etterbeek, avait pris la mer un peu avant le nouvel an. Il devrait arriver dans le courant du mois de février. L’inventaire de ce conteneur, confié au Ministère des Affaires Etrangères belge qui paye les frais de transport, ne représente pas moins de huit pages ! Des caisses et des caisses de cahiers, de bics, de livres scolaires, des ballons, des balles de tennis, des tables et des chaises... Il était donc important d’informer les autorités de cette école de ce qui allait leur être livré, afin qu’ils s’y préparent, et j’avais fait prévenir l’Inspecteur de Ouallam que nous passerions ce vendredi faire une petite visite sans prétention...

Martine, « docteur vélo » nous accompagne. Elle veut profiter du voyage pour visiter le nouveau centre de chirurgie de l’hôpital de Ouallam. Suzanne aussi, et Paula, pour prendre les indispensables photos. La piste est roulante, avec quelques pièges qu’Ama déjoue avec maestria. Un peu avant 10H, nous approchons de Ouallam, à une centaine de Km au nord est de Niamey. Au moment où nous apercevons une flèche indiquant Sargane, un épais vent de sable barre la route. Je décide de poursuivre jusqu’à Ouallam, où j’apprends que l’Inspecteur m’attend au village depuis 8H30... J’ai eu beau prévenir très tard de notre visite, nous ne couperons pas au comité d’accueil. Et quel accueil ! Dans la cour de l’école, tous les élèves de l’école sont réunis (ils sont plus de 500...), ainsi que les notables, les parents d’élèves, et tout ce que ce village de six mille habitants compte de personnes intéressées par la venue d’une délégation. Très peu de femmes au demeurant. Je passe en revue les troupes, en serrant d’innombrables mains. Un Ministre ne serait pas mieux accueilli !

Nous nous installons dans des fauteuils dressés au milieu de la cour, en plein vent de sable. Quelques discours, puis deux petits sketches joués par des élèves. L’habituel dialogue de prévention du SIDA, mais surtout une saynète en djerma, la langue locale, contre le mariage précoce des filles. Bien utile, devant tous ces pères de famille parfois tentés d’engranger la dot pour leur fille à peine pubère. Notre passage aura au moins servi à transmettre ce message.

Les enfants rentrent en classe. Nous faisons le tour de l’école avec le directeur. Seules les deux classes de CM2 (dernière année du primaire) ont une quarantaine d’élèves, les autres dépassent souvent les 80, avec parfois quatre élèves par banc. Un rapide calcul. Etant donné la population du village, seulement un tiers des enfants en âge d’école sont pourtant scolarisés... Dans un coin de la cour, une classe paillote accueille un jardin d’enfants, les préparant à l’école des grands. C’est la communauté qui assure le salaire de l’institutrice. Les bambins ont les yeux pétillants ! De l’autre côté du mur de l’école, un puits, pas trop profond, une dizaine de mètres, mais juste la force des bras pour les femmes, jeunes et moins jeunes, qui remontent les seaux d’eau avec des cordes... Le treuil n’est pas encore arrivé ici. Peut-être trouveront-ils dans les cours de physique des livres du conteneur des idées pour améliorer le quotidien de ces femmes ?

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