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Bernard au Niger
7 janvier 2007

Semaine 43 : Tabaski (fin) et nouvel an ...

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Photo : 01.012007 - Le chauffeur Ama et sa fiancée Rachidatou

Le carambolage prévu entre le nouvel an et la fête du mouton a bien eu lieu... Difficile de distinguer dans l’atmosphère de fête ce qui relevait de l’un ou de l’autre. Les traditions sont bien ancrées ici, et le passage de l’an neuf n’a pas recueilli beaucoup d’attention de la part des Nigériens. Pour notre part, nous n’avons pas vécu de réveillon. Nous avons tout juste ouvert une bouteille de vin blanc pour accompagner notre repas du soir de la St Sylvestre.

J’avais promis à Mamoudou de passer le voir vers 9 heures le premier janvier, deuxième jour de la fête. Tous les vestiges des rôtisseries de la veille avaient disparu dans les rues, et il ne restait que des tas de cendres, avec parfois une grosse bûche à moitié consumée, pour marquer l’endroit des bûchers. Mamoudou m’attendait pour commencer le découpage de son mouton, toujours fiché sur ses deux bâtons en croix. Armé d’une machette et d’un long couteau, l’opération a pris pas mal de temps.

Les morceaux qu’il découpait étaient loin d’être bien cuits. Mamoudou m’a expliqué qu’à cause du vent de sable qui soufflait depuis plusieurs jours, les moutons avaient dû être retirés assez tôt, pour éviter qu’ils ne se recouvrent de poussière. Il faut donc continuer la cuisson dans de l’huile, pour cuire à fond et respecter ainsi une prescription de l’islam : ne pas manger de viande saignante !

Pendant que Mamoudou était en train de découper, des mendiants se présentaient avec déférence, recevant un morceau qu’ils mettaient dans un sac en plastic noir. Mamoudou m’a réservé un beau morceau de gigot, ainsi que quelque côtes pour Kalifa, notre gardien de week-end, qui est aussi un de ses lointains parents. Kalifa n’est pas musulman, tout comme Robert, notre cuisinier, mais tout le monde a reçu sa part. Une bonne partie de chaque bête a été distribuée à ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter un mouton. Des échanges se font même avec les voisins. Recuits dans l’huile, les restes du mouton sont consommés pendant le reste de la semaine, tandis que les têtes, les pattes et les queues sont préparées une semaine plus tard pour un autre repas traditionnel, qui marque la fin officielle de la fête. J’imagine qu’après, les gens n’auront plus envie de manger du mouton pendant plusieurs semaines !

A midi, Ama est venu chez nous présenter sa fiancée. Je l’avais déjà rencontrée lors d’une visite à l’école normale de Tillabéry, où elle étudie pour devenir institutrice. Ama avait mis un grand boubou vert, tout neuf, qui lui donnait beaucoup de prestance. Le soir même, sa fiancée devait reprendre le bus pour elle rentrer à l’école dès le 2 janvier. Une perspective qui ne l’enchantait guère, car elle vit là dans des conditions précaires, sans eau ni électricité. Le coût du voyage ne lui permet pas de revenir avant plusieurs semaines. Ama aussi nous a apporté un train de côtes de son mouton. Les surplus iront dans notre congélateur, ce qui n’est pas possible pour la plupart des Nigériens qui ne disposent même pas d’un frigo...

Dans l’après-midi, avant de rendre visite à des amis pour leur souhaiter la bonne année, je me suis contenté d’une balade de l’autre côté du fleuve, au milieu des plates-bandes de salades, bien fournies par ces temps de fraîcheur relative (25°). Du bout du pont Kennedy, on ne pouvait pas apercevoir l’autre rive, tellement l’air était chargé de sable, et c’est à peine si on voyait le soleil dans le ciel...

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