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Bernard au Niger
25 février 2007

Semaine 50 : Ministre à Sargane

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Photo : 18.02.2007 - Touaregs à Sargane

Quand nous étions venus à Sargane en éclaireurs le 12 janvier, nous avions été reçus comme des ministres... Alors, comment allaient se comporter les habitants de ce village quand ils recevraient le Ministre pour de bon ? Je me posais cette question sur la route ce dimanche matin, quand je suivais les deux autres voitures de la délégation belge allant assister à la remise officielle d’un lot de matériel scolaire envoyé par des écoles belges. Parmi nous, Roland, qui a consacré ses loisirs pendant une année entière pour réunir ce matériel arrivé dans un conteneur vendredi dernier. Roland était déjà venu à Sargane vendredi pour en vérifier le contenu et le disposer dans la cour de l’école.

Quand nous sommes entrés dans la cour, la même ambiance que la première fois y régnait. Des groupes d’enfants frappaient dans les mains en scandant "Vive le Niger ! Vive la Belgique !", et tout le village était rassemblé autour de fauteuils destinés aux autorités. Cette fois, une attraction nouvelle nous attendait au milieu de la cour. Une tente touarègue y était dressée et un groupe de chameliers évoluait pendant que les femmes, dans leurs plus beaux atours, chantaient et dansaient. Même les « belas » étaient de la partie, ces femmes habillées de noir, anciennes esclaves, qui le sont toujours un peu, mais intégrées à leur communauté les jours de fête. On nous a appris qu’un village touareg s’était installé près de Sargane, et que les Touaregs qui y vivaient commençaient même à envoyer leurs enfants à l’école.

Un peu à l’écart, j’observe un jeune chameau, tout blanc à la toison frisée, près de sa mère. Celle-ci se met à blatérer agressivement quand je m’en approche. Des Touaregs interviennent. Ils entravent les pattes de devant de la mère, ce qui signifie m’apprend-on qu’ils vont la traire. Une femme apporte un récipient en bois. Un peu plus tard, nous pouvons goûter ce lait tout frais, tout chaud, qui ressemble fort au lait de vache...

En attendant l’arrivée du Ministre, le fils adoptif de Michel, Mahesh, d’origine indienne, dont la physionomie ressemble à celle d’un Touareg, est invité à monter sur un dromadaire. Il ne semble pas très à l’aise quand l’animal se relève et fait ses premiers pas, mais très vite il s’enhardit. Mahesh reçoit une cravache, et s’enroule même la tête d’un turban. Pendant qu’il évolue à l’intérieur d’un cercle de jeunes spectateurs, les femmes touarègues redoublent de chants et de danses.

Le Ministre est annoncé. Il est accompagné des notables de l’éducation nationale et de tout ce qui compte comme politicien dans la région. La cérémonie officielle commence par une fatwa prononcée par l’imam de Sargane. Des enfants de l’école présentent un chant et une saynète, la même que la première fois que nous sommes venus, mais en français cette fois-ci, l’histoire d’une gamine de l’école que son père veut marier de force. J’imagine que la leçon avait plus d’impact sur les villageois quand les enfants s’exprimaient en langue locale, le djerma.

Les discours officiels suivent, puis le Ministre est invité à s’approcher du matériel scolaire donné par les écoles belges, pour le réceptionner et le transmettre au comité de gestion de l’école, recommandant la transparence dans son attribution. Je donne au directeur de l’école un dossier avec les photos que nous avons prises lors de notre visite précédente. Les enfants vont être aux anges ! Il est presque une heure. Les notables sont invités dans une classe où les attend un méchoui de trois agneaux, avec du riz et des spaghettis. Pas facile à manger avec les mains ! Surtout pour ceux comme nous qui n’y sommes pas tellement habitués...

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