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Bernard au Niger
14 octobre 2007

Semaine 76 : Chenilles processionnaires à Toukounous...

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Photo : 07.10.2007 - Les falaises de Toukounous

Henri, le volontaire basé à Filingué, nous avait prévenus... Les chenilles processionnaires, aussi appelées urticantes, ont envahi sa région, de même que les criquets, causant des dégâts importants aux cultures de mil et de niébé (sorte de haricots) sur le point d’être récoltées. Sa maison de Filingué avait été rendue pratiquement inutilisable lorsque les larves de chenilles, désertant l’acacia qui la surplombe, s’y étaient répandues, provoquant des démangeaisons insoutenables, et obligeant Henri et son amie Nathalie à se réfugier sous une moustiquaire dans la cour pour y passer les nuits.

Quand nous sommes arrivés à Filingué dimanche en fin de matinée, après un trajet de plus de deux heures trente sur une route passablement dégradée, nous avons heureusement constaté que les chenilles avaient été chassées de l’intérieur de sa maison, tout en laissant quelques traces qui nous amenaient à nous gratter, sans que ce soit trop dérangeant. Henri et Nathalie habitent une maison très sommaire, avec une seule chambre équipée, occupée par Michel, mon collègue à la Coopération Belge et coach d’Henri, quand il vient en visite au ranch de Toukounous tout proche. Un petit évier se trouve dans la toilette, qui sert aussi de douche. Pas de cuisine... La vaisselle sèche au soleil, derrière la maison... Nous nous installons sous une claie qui nous protège du soleil brûlant pour prendre notre déjeuner, posant nos assiettes sur la cantine qui leur sert de table.

Une bonne piste de 25 Km nous conduit ensuite à Toukounous, le ranch que supervise Michel et pour lequel Henri effectue des mesures sur les animaux afin de réaliser une base de données. Nous ne nous arrêtons pas au ranch, somnolant en cet après-midi de ramadan, pour nous diriger plutôt vers les falaises toutes proches qui dominent le dallol, vallée fossile large ici d’une cinquantaine de kilomètres.

Nous laissons la voiture à l’ombre pour remonter un kori qui s’infiltre par une gorge dans la falaise. Quand nous traversons les cultures, les criquets s’envolent dans tous les sens. Des chenilles sont occupées à dévorer un plant de bissap, dont les fleurs séchées servent à préparer une boisson rouge rafraîchissante. Si la récolte tarde, il ne restera bientôt plus rien... Les jambes de nos pantalons sont couvertes de cram-cram, ces minuscules boules hérissées de piquants qui se cassent dans les doigts quand on veut les retirer, provoquant des infections difficiles à guérir.

Nous gravissons un rocher qui surplombe le ranch, avec son antenne montrant que la technologie moderne permet maintenant aux nomades d’utiliser partout leur téléphone portable, alors qu’ils sont toujours démunis d’électricité et d’eau potable... La descente est aventureuse sur les pentes de la falaise parsemées de cailloux glissants.

Nous rejoignons Filingué, pour y déguster rapidement comme dessert des crêpes que nous avons amenées. Nathalie est heureuse, elle qui voulait en faire pendant la semaine, mais qui avait dû y renoncer par manque d’oeufs ! Un peu avant 16H, nous prenons déjà congé de nos amis. La route est encore longue pour rentrer à Niamey avant la tombée de la nuit, et nous savons que les derniers kilomètres seront particulièrement pénibles, avec le soleil couchant de face sur une route qui n’est plus qu’une succession de nids de poules...

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