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Bernard au Niger
4 novembre 2007

Semaine 79 : Youri

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Photo : 01.11.2007 - Logement du directeur d'école à Youri

Quand nous avions descendu le fleuve en pirogue, nous étions passés près de la fameuse villa de l’ex-premier ministre, avec son village tout proche, Youri, qui aurait bénéficié de ses faveurs. J’ai donc profité du pseudo congé de la Toussaint (les Nigériens travaillaient normalement, donc au ralenti...) pour faire cette escapade avec Ama, mon chauffeur.

Après 25 Km de route et 10 Km de bonne piste, nous arrivons près du village, au bord d’un kori où coule encore un filet d’eau. Il faut traverser un radier pour atteindre le village. Nous apercevons immédiatement l’école, objet de tout notre intérêt. Première constatation, elle est entourée d’un mur en briques de plus de deux mètres de haut, ce qui est plutôt exceptionnel. L’espace autour des classes est vaste et arboré. Tout près de l’entrée, une case en banco : un gamin qui passe nous apprend que c’est le logement du directeur !

Sous un arbre, une institutrice s’occupe d’un groupe d’une bonne vingtaine d’enfants. Certains n’ont pas plus de 4 ans... Ce sont les enfants en cours d’inscription pour la première année. Vu la taille du village, on devrait en attendre le double en âge officiel d’être scolarisés. Le directeur nous accueille chaleureusement. Il nous fait visiter les classes, où les institutrices donnent les cours normalement, ou presque, car le matériel promis pour la rentrée n’a toujours pas été livré ! Faute de cahiers, de bics et de crayons, les enfants se contentent d’une ardoise et d’un bout de craie. L’an dernier, l’école a eu de bons résultats au concours d’entrée dans le secondaire : 11 reçus sur 21 présentés, nettement mieux que la moyenne nationale. Bravo !

Nous faisons Ama et moi un petit tour au bord du fleuve, tout proche. Une digue protège un périmètre qu’on aurait pu irriguer, mais un paysan nous apprend que la pompe qui devait l’alimenter n’a jamais été installée... Alors, les canaux et les rigoles qui auraient permis la culture du riz sont maintenant laissés à l’abandon. En repassant dans le village, Ama suggère de rencontrer le chef du village, une visite obligatoire pour respecter les conventions. Celui-ci étant absent, nous saluons son fils, qui l’informera de notre passage.

Nous nous rendons maintenant à la fameuse villa, juste au pied de la falaise. Laissant la voiture devant la porte, nous longeons le mur d’enceinte, puis nous montons sur la falaise en suivant un sentier de chèvre. Nous traversons un endroit féerique, avec le sable et les rochers d’un bleu clair irisé. De quel minerai peut-il bien s’agir ? Du cobalt ?

Du haut de la falaise, notre regard porte très loin sur le fleuve et les cultures de l’autre rive. A nos pieds, la fameuse villa, avec ses jardins et ses plantations, une piscine pas trop bien entretenue, des lampadaires un peu partout, une construction bizarre, ouverte, avec un étage. Je n’ai pas l’impression que le maître des lieux y vienne fréquemment... De l’intérieur, des gardiens nous lancent des signes amicaux. Des chèvres s’ébrouent au bord de la falaise. L’une d’entre elles nous montre un passage dans les rochers, qui nous permet de revenir directement à la voiture. Il est 10H30, et il fait déjà bien chaud !

Nous visitons sur le chemin du retour l’école de Gorou Chirey. Le directeur montre avec fierté tout le bien qu’ont apporté aux enfants les fournitures offertes par les élèves de l’école des parents de Suzanne. Ici, les élèves ont de quoi écrire pour au moins un an !

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