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Bernard au Niger
18 novembre 2007

Semaine 81 : Les premières Dames...

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Photo : 10.11.2007 - Les enfants aiment les photos

Mercredi midi. Je prends la voiture pour rentrer déjeuner à la maison. J’arrive au carrefour avec la route qui vient du pont, toujours très délicat à négocier, les feux étant éteints depuis plusieurs semaines, et on y croise le trafic très intense des taxis venant de l’autre rive et se rendant au petit marché. Aujourd’hui, pas d’embouteillage... Aïe, c’est mauvais signe ! En effet, deux policiers indiquent que je ne peux prendre la route habituelle, qui descend vers le pont et remonte ensuite le long de l’hôtel Gaweye et du Palais des Congrès. Sans doute le Président est-il venu inaugurer la conférence des premières Dames d’Afrique, que va présider son épouse (en fait, sa première épouse, car comme tout bon Nigérien qui se respecte, il a une deuxième épouse...) ? Quoi qu’il en soit, me voici obligé de m’élancer dans un itinéraire alternatif, plein d’embûches, puisque tout le trafic est dévié dans la même direction. Mètre après mètre, je me rapproche du petit marché, où le blocage est total. Je m’échappe par des rues latérales, elles aussi très encombrées, pour déboucher finalement derrière le stade. Une bonne demi-heure de parcours, alors que d’habitude ce trajet prend dix petites minutes...

A 14H30, quand je reviens au bureau, la chaussée devant l’hôtel Gaweye est dégagée. Le parking de l’hôtel est encombré de limousines noires. Pas moins de neuf grandes Dames, épouses des présidents de toute la région, sont réunies, ainsi que cinq représentantes des grandes Dames du Maghreb. La Conférence des Synergies Africaines contre le SIDA va se dérouler durant deux jours à Niamey, avec comme thème cette année la protection de la mère et de l’enfant.

Nous devions avoir une réunion très importante jeudi matin. Elle a été reportée à la semaine prochaine, car tout le corps diplomatique, avec les ambassadeurs de France et d’Allemagne qui devaient participer à notre réunion, était « invité » à assister à la séance plénière du matin. Celle-ci se prolongera tard dans l’après-midi. Ce jeudi, pas de problème pour rentrer chez moi à midi par l’itinéraire habituel, juste un ralentissement en face du Palais des Congrès en face duquel deux pick-up fortement armés stationnent au milieu d’une marée de véhicules garés au petit bonheur la chance au bord de la chaussée.

Jeudi soir, fête de la Dynastie, avec son traditionnel pot à l’Ambassade de Belgique. Jacques, qui est responsable de l’Ambassade en l’absence d’Ambassadeur au Niger, m’accueille à 19H30, mais lui et son épouse s’éclipsent aussitôt pour se rendre à un dîner offert à la Présidence à l’occasion de la Conférence. Yves, responsable pour l’Union Européenne, les suit avec sa femme, Dominique, qui aurait certainement préféré rester en notre compagnie.

La bière coule à flot. Les Belges présents à Niamey, Flamands comme Wallons et Bruxellois, se consolent des nouvelles préoccupantes qu’ils reçoivent de leur mère patrie, où les politiciens continuent à présenter un bien triste spectacle. Nous sommes loin des ukases et autres vexations ridicules qui jalonnent le quotidien belge ces derniers temps. Certains ici vont jusqu’à promettre d’organiser bientôt un grand repas avec des moules et des frites. Un Belge transitaire à l’aéroport s’engage à assurer le transport des bivalves, tandis que Jacques, qui est bien vite revenu de son dîner présidentiel pour clôturer notre soirée, s’occupera des frites. Une nouvelle occasion sans doute pour nous retrouver, qui sait, pour fêter l’avènement d’un nouveau gouvernement ?

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Bernard au Niger
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