Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bernard au Niger
6 avril 2008

Semaine 99 : Retour en Enfer

099_2008_04_05_10_40_24

Photo : 05.04.2008 - Préparation du hash

Ce mercredi soir, en descendant de l’avion sur le tarmac de Niamey, nous avons compris que nous allions pouvoir nous passer de vêtements chauds pour les trois mois à venir... A 23H, il faisait encore 33°, alors que pendant la journée, le thermomètre grimpe allègrement au-delà des 45°. Cela ne fait que commencer. Pour nous qui venions de quitter le sol belge quelques heures plus tôt, tout heureux de ne pas être copieusement arrosés au moment de prendre le train pour l’aéroport à la gare de Merelbeke, le contraste était saisissant. Nous gardions en souvenir la tempête de neige au départ de la balade dans les environs d’Yvoir le samedi de Pâques, et toute cette pluie qui nous avait persécutés pendant notre séjour. Pourtant, nous ne nous plaignions pas des températures hivernales. Les gens, étonnés, nous voyaient apprécier une fraîcheur inhabituelle en cette période de réchauffement climatique. Sachant ce qui nous attendait au Niger, nous faisions provision de climatisation gratuite !

Les formalités de police à l’aéroport ont été vite expédiées, car nous avions pris la précaution d’emporter avec nous des formulaires d’entrée, ce qui nous permettait de passer les tout premiers. Les valises récupérées, nous retrouvions notre chauffeur, Ama, devant la porte de l’aéroport. Surprise ! Son épouse, Rachida, qui est institutrice, l’accompagnait. Les vacances scolaires sont pourtant terminées depuis une semaine, mais les enseignants sont à nouveau en grève... Voilà qui ne va pas relever le niveau des élèves !

La situation dans le pays ne s’est pas vraiment améliorée pendant notre absence. En consultant en Europe le blog des rebelles touareg, nous savions déjà que des combats avaient eu lieu dans les montagnes de l’Aïr. Les rebelles criaient victoire, tandis que les communiqués gouvernementaux prétendaient le contraire. Moussa Kaka, le correspondant de RFI (Radio France International) au Niger, est toujours en prison depuis plus de six mois pour avoir eu des contacts avec les rebelles. RFI elle-même est suspendue d’émission en FM au Niger pour trois mois... Vive la démocratie et la liberté d’expression à la nigérienne ! Amnesty International a signalé de graves exactions de la part des troupes gouvernementales, se servant de civils comme boucliers humains lors de leurs déplacements. Les autorités démentent, sans convaincre, car elles ont tellement travesti la vérité par le passé qu’il est devenu courant de prendre le contre-pied de ce qu’elles prétendent pour approcher de la réalité.

Côté travail, l’embellie annoncée par la signature en février de la nouvelle Lettre d’Entente entre le Gouvernement et les partenaires du Fonds Commun pour l’éducation a été de courte durée. Pur geste médiatique, cet accord politique n’a pas été suivi d’effet concret de la part de l’Administration. Celle-ci rechigne à s’engager dans des procédures où elle devra rendre des comptes sur la manière dont elle a utilisé l’argent qui lui aura été confié. Pourtant, la fameuse Déclaration de Paris pousse les bailleurs de fonds à financer directement les autorités locales, afin de les responsabiliser. Ici au Niger, tout se passe comme si les responsables, à tous les niveaux, mais surtout au niveau central, n’acceptaient de fonctionner qu’à condition de recevoir les financements sans devoir en rendre compte.

Prenons les choses du bon côté. La piscine, avec ses 30°, est très accueillante. Profitons-en, car bientôt elle atteindra une température proche de celle requise pour un bain de nouveau né... Et pour le prochain Hash, attendons-nous à affronter des sommets de chaleur !

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Bernard au Niger
Publicité