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Bernard au Niger
11 avril 2008

Semaine 104 : Arnaque à Koudou

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Photo : 25.04.2008 - Les marmites de Koudou

Ce matin-là, troisième jour de visite au parc du W, nous n’avions pas très bien dormi la nuit... La chaleur, bien sûr, mais aussi parce que nous avions oublié de prendre mon matelas autogonflant, et que j’avais dû dormir à même le sol de la tente. Pourtant, nous nous trouvions dans un endroit paradisiaque, à quelques mètres des chutes de Koudou, à la frontière entre le Burkina Faso et le Bénin. Sur la rive béninoise, des chalets ont été construits au milieu de la pierraille, avec juste une petite aire recouverte de sable pour accueillir des tentes.

La veille, après avoir traversé le parc qui s’étale sur les trois pays riverains, nous étions enfin arrivés dans la soirée en face de cette curieuse muraille de Koudou tapissant le fond d’une vallée encaissée, franchissant avec la voiture des obstacles redoutables, une mer de sable, de véritables murs à grimper ou à descendre... En cette période de fin de saison sèche, plus la moindre chute d’eau dans les rochers, mais de petits lacs, des mares, des vasques, des marmites d’érosion formées par les cailloux charriés par l’eau tourbillonnante. Un dédale que nous avions parcouru la veille, avant de prendre un bon repas à l’auberge, avec du poisson. Même aux confins de leur pays, les Béninois raffolent toujours du poisson de mer qu’ils consomment avec délectation.

Le campement est vite levé, le petit déjeuner, des mangues, expédié, et nous nous préparons à repartir pour une journée de découvertes d’animaux. Au moment de monter dans la voiture, un garde se présente, et réclame à chacun d’entre nous 10.000 FCFA (15 euros) comme droit d’entrée dans le parc côté béninois. Pourtant, nous sommes bien dans un parc interrégional, et le ticket d’entrée, valable trois jours, que nous avons payé en arrivant, concerne les trois pays ! Je tente de m’expliquer calmement avec le garde, mais celui-ci se montre vite agressif, menaçant d’immobiliser le véhicule.

La discussion s’envenime. Notre guide se cantonne dans une prudente neutralité. D’autres visiteurs partis avant nous ont payé sans discuter. Le garde exhibe un grand carnet, dans lequel une mention manuscrite déclare qu’il doit percevoir un droit d’entrée pour ceux qui viennent des autres pays. Le ton monte. Les menaces deviennent de plus en plus fortes, bien que le garde laisse entendre qu’un arrangement serait possible pour une somme moindre, mais sans reçu !

Je décide de prendre le large, et je démarre. Le garde tente, vainement, de s’accrocher à la portière, que j’ai opportunément fermée à clé. Nous prenons une autre piste qu’à l’aller, du côté béninois, pour éviter que le garde ne vienne à nouveau nous importuner si nous repassons au pied de la falaise. Arrivés au poste des trois frontières, le policier béninois vient nous signaler qu’il a été informé par radio de l’incident, mais que prudemment, il n’est pas compétent pour juger du problème... Avec un Blanc, on ne sait jamais à qui on a affaire !

Un peu plus loin, nous rencontrons des gardes des trois pays, affalés sur des matelas. Ils écoutent attentivement mes explications. Manifestement, c’est plus qu’un malentendu. Le garde burkinabé est formel : le droit d’entrée nigérien est valable de son côté de la frontière. Le Béninois est perplexe. Il me demande d’inscrire ma déposition dans un cahier d’écolier. De retour à l’entrée du parc du côté nigérien, je signale le problème au préposé à l’entrée, qui est scandalisé par ce qui est arrivé. Ce n’est pas de cette façon qu’on va attirer les touristes !

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