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Bernard au Niger
15 avril 2007

Semaine 57 : Sauvetage sur le Niger

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Photo : 01.04.2007 - Pirogue des Toulousains

La nuit sur la langue de sable entre deux bras du Niger avait bien commencé. Nous dormions tous quand le vent a commencé à souffler, faiblement d’abord, puis de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’une bourrasque emporte les objets laissés sur le sol. La pirogue a été mise à contribution pour aller récupérer sur le fleuve des matelas qui s’étaient envolés. La pleine lune a heureusement permis de les retrouver rapidement... Nous sommes alors surpris d’entendre sous notre moustiquaire un ronflement suspect. Après en avoir vainement recherché la cause, nous nous rendons compte que le bruit vient du sol, qu’une bestiole veut à tout pris sortir de son trou, sous nos matelas.

Au lever du jour, après une brève toilette, nous nous préparons à lever le campement quand nous sommes envahis par un nuage de petites guêpes, sortant du sable, comme celles qui nous avaient troublés pendant la nuit... Ces guêpes ne sont heureusement pas agressives, pas plus que les Nigériens, et nous pouvons tranquillement prendre notre petit déjeuner avant de repartir, bien avant 8H, car le parcours est long sur ce fleuve semé d’embûches.

Peu après notre départ, nous avons la chance d’apercevoir un buffle. Bientôt, les premiers ruminants apparaissent sur la rive côté parc, signe que nous sommes sortis de la réserve. Des Peuls mènent leurs troupeaux au fleuve, que certains traversent. Des jeunes filles peul, reconnaissables au disque argenté planté au milieu du front, se baignent.

La veille, lors de la descente, nous avions croisé une pinasse curieusement équipée, avec une paillote cubique vers l’arrière, que nous devinions être des toilettes. L’équipage était pléthorique, au moins six noirs, pour deux blancs qui ne s’étaient pas manifestés lors de notre passage. Sans doute des Américains en croisière, avions-nous conclu, pour circuler sur le fleuve dans cet équipage...

Une bonne heure avant d’arriver à Kirtachi, nous dépassons la pinasse amarrée à la rive. On nous apprend qu’elle est en panne de moteur. Quelle imprudence de s’aventurer sur le fleuve sans moteur de réserve ! Avec Sani, nous en avons toujours deux ! Pas de trace des « Américains », qui seraient partis en pirogue... Quelques passes délicates plus loin, nous apercevons près de la rive deux pirogues, sans protection contre le soleil, avec nos deux blancs, qui se révèlent être de braves Toulousains en goguette. Edwige est proche de l’épuisement et du coup de chaleur. Jacky tient encore le coup, mais pour combien de temps ?

Nous proposons de les accueillir à notre bord, sans perdre de temps, car nous devons rentrer à Say avant la nuit. Nous nous serrons un peu, et nous partageons nos boissons bien fraîches avec nos naufragés du Niger. Il est 12H30. Nous stoppons près d’un bois de baobabs pour le déjeuner. Deux bouches de plus ne nous font pas peur, nous avons toujours trop de nourriture. Un bruit de moteur, la pinasse de nos nouveaux amis arrive. Elle a été réparée. Ils la reprennent donc, et nous repartons tous. Au premier rapide, nous nous rendons compte que leur piroguier est loin d’avoir la science du nôtre. Avec toutes les difficultés du parcours, ils ne sont pas prêts d’arriver à Niamey, le but de leur voyage.

Rassurez-vous, il y aura une « happy end », car ils seront ramenés en voiture depuis Kirtachi, comme ils me le raconteront lundi soir, quand je les ai rencontrés dans une rue de Niamey !

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