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Bernard au Niger
22 avril 2007

Semaine 58 : Les rizières de Saga

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Photo : 08.04.2007 - Nasses pour capter les silures

Dimanche de Pâques. Il a fait chaud cette nuit, mais au lever du jour, c’est encore le meilleur moment pour organiser une activité. Dès le milieu de la matinée, la température grimpe et atteint vite des sommets... En se levant tôt, on peut espérer trouver des conditions agréables pour une balade, surtout au bord du fleuve.

A 6H45, je passe prendre Martine, docteur vélo, la courageuse qui nous accompagne Paula et moi. Nous prenons la route de Kollo, et traversons Saga, presque désert à cette heure matinale. Martine connaît bien ce village. Vendredi dernier, elle a assisté au chemin de croix chez les Soeurs de Saga. Celles-ci tiennent un dispensaire où les plus nécessiteux trouvent assistance et réconfort. Martine y passe régulièrement, notamment quand le personnel de son hôpital est en grève, ce qui arrive maintenant de plus en plus souvent. Elle y vient en vélo, et souvent, elle pousse un peu plus loin en aval du fleuve, qu’elle traverse en pirogue, en face du village de Gorou Chirey, pour revenir sur l’autre rive et passer le fleuve sur le pont Kennedy.

Peu après le village de Saga, Martine nous indique en bord de route un endroit commode pour garer la voiture, au bord d’un canal d’irrigation des rizières qui couvrent toute l’étendue entre la route et le Niger. Les rizières sont actuellement d’un vert tendre. Les tiges chargées de grains de riz commencent à se former. Un peu avant d’arriver au fleuve, nous admirons au passage un bosquet bien fourni en palmiers et en rôniers. Des manguiers ploient sous le poids d’énormes mangues, qui seront bientôt mûres. Nous ne recherchons pas leur ombre, puisque le soleil ne darde pas encore ses rayons.

Nous suivons la digue qui suit un bras du fleuve actuellement délaissé par le courant. Des mares subsistent, où des paysans ont déposé des nasses pour y piéger les silures. Samedi, à Goudel, j’avais rencontré un blanc occupé à récolter ainsi une belle brochette de grenouilles... Entre la digue et les rizières, des champs de légumes sont abondamment arrosés à l’aide d’arrosoirs. Des choux, des aubergines, des gombos... Les salades montent très vite en graines avec la chaleur, et certains légumes, comme les courgettes, commencent déjà à se faire rares. La période des légumes à profusion est bien finie !

Nous approchons de l’endroit d’où partent les pirogues vers Gorou Chirey. Un jeune homme descend d’une pirogue avec son vélo. Je le reconnais. C’est un jeune du village, étudiant en Terminale, qui m’avait guidé dans une balade le long du kori rouge l’an dernier pendant les grandes vacances... Un peu plus loin, nous saluons un pêcheur qui nous montre fièrement ses captures de la nuit. Sur la rive, une 405 Peugeot est stationnée. Comment peut-elle encore rouler dans l’état où elle se trouve ? Le conducteur n’a pas l’air de trop s’en faire. Il rajoute de l’eau du fleuve dans le radiateur qui semble fuir de partout !

Nous marchons depuis plus d’une heure. Le soleil se montre de plus en plus féroce. Nous revenons en suivant un autre canal qui irrigue les rizières. A l’approche du lieu de stationnement de notre véhicule, nous sommes très heureux de profiter de l’ombre des arbres qui longent le canal. Pourtant, il n’est encore que 9H15, et l’air est déjà irrespirable. Nous, nous avons la chance d’avoir la climatisation à la maison, au bureau et en voiture, mais comment font-ils dans les écoles à cette période de l’année, dans les classes surpeuplées ?

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