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Bernard au Niger
29 avril 2007

Semaine 59 : Nguigmi et le désert du Tal

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Photo : 19.04.2007 - Enfants dans l'erg du Tal

Quand nous arrivons ce jeudi matin un peu avant 7H près de l’école de Bir Zouweya, au pied de l’erg du Tal (erg signifie désert de dunes – reg désert de pierres), nous vivons un émerveillement face à ces dunes de sable blanc s’éveillant sous la caresse du soleil levant. Nous enlevons nos chaussures, et nous nous aventurons dans les dunes, suivant la trace d’un animal inconnu qui nous y a précédés pendant la nuit.

Pour arriver là, nous avons traversé tout le Niger, en longeant sa frontière sud, à proximité du Nigeria, jusqu’à Nguigmi, au bord du Lac Tchad, actuellement réduit à la portion congrue, inaccessible, et que nous ne verrons donc pas. En chemin, nous nous sommes arrêtés à Maradi, où nous avons logé chez Luc, notre collègue responsable du projet « chèvres rousses », avant de visiter un microprojet de la coopération belge à Tessaoua. Les écoles qui y ont été rénovées sont maintenant occupées par leurs élèves. Nous avons fait une halte à Zinder, chez Nathalie, volontaire française du progrès, qui est chargée de la préservation de l’environnement dans le massif de Termit, en particulier les animaux victimes du braconnage.

Ama, notre chauffeur, a veillé à ne pas dépasser les 120 Km/h sur les longues lignes droites quand la route était bonne. Il a franchi sans encombre les baignoires – que dis-je, les piscines ! – là où la route, un peu avant Goudoumaria est complètement défoncée, n’autorisant qu’une progression prudente (50 Km en 1H30...). A Diffa, la capitale de région, nous avons rencontré les notables, le Gouverneur et le Directeur régional de l’éducation et les inspecteurs. Nous avons visité des écoles. Nous avons même franchi la frontière avec le Nigeria pour aller saluer les douaniers de l’autre côté du pont où ne passe plus le moindre filet d’eau à cette saison. Nous avons subi des sommets dans la température ambiante, 48° à l’ombre. Nous avons discuté avec des collègues travaillant dans des bureaux non climatisés...

Pour atteindre Nguigmi, on nous annonçait une route tellement dégradée que nous avons pris un peu avant d’y arriver une piste latérale, empruntant l’ancien lit du lac Tchad recouvert par les sables. Notre voiture, pas très bien adaptée aux pistes sableuses, en manque de puissance et trop basse, y a souffert. Par la suite, nous avons préféré pour aller au désert du Tal emprunter le véhicule de notre ami canadien Norman. Celui-ci a quand même dû dégonfler ses pneus pour ne pas s’ensabler. A Nguigmi, nous avons bénéficié de l’accueil kanori. Chaque repas nous était apporté à la case de passage où nous logions... Impossible de défrayer nos hôtes, qui auraient été choqués que nous rétribuions leurs services.

Après l’incursion matinale dans les dunes du Tal, nous voici de retour à l’école nomade. Aïcha, 9 ans, s’y exprime déjà dans un français très acceptable, alors qu’elle ne fréquente l’école que depuis moins de deux ans. Elle parle aussi très bien le haoussa, sans compter l’arabe, sa langue maternelle... Avec ses frères, ses soeurs et une vingtaine d’autres enfants, elle suit les cours dans l’unique salle de classe, dont la construction n’est pas complètement terminée. En entrant, les enfants prennent un sac de riz vide, sur lequel ils vont s’asseoir pour suivre le cours. Un régal d’assister aux activités de cette classe aux portes du désert.

Nous nous préparons à partir. Pas question ! Les nomades à notre arrivée ont égorgé un cabri, qu’ils préparent. Nous devons y faire honneur, si nous ne voulons pas les vexer à mort ! En attendant, nous formons des voeux pour que l’avenir de Aïcha soit meilleur que celui des filles de la région, mariées pour la plupart à douze ou treize ans...

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