Semaine 60 : Tanout et Zinder

Photo : 22.04.2007 - Rochers près de Zinder

Le retour de Nguigmi jusqu’à Zinder, où nous avons passé la deuxième semaine de notre mission, s’est passé sans incident, si ce n’est une crevaison un peu avant Mirriah, sans doute occasionnée par les multiples nids de poule et effondrements de chaussée rencontrés sur notre route. En plein soleil, à 14H, ce n’était pas évident pour Ama, qui venait tout juste de se faire raser les cheveux... A plusieurs reprises, des camions bloquaient la chaussée, obligeant à passer sur les bas-côtés ensablés. Du sport !

A Zinder, nous avons retrouvé notre amie Nathalie. Plutôt que de loger dans sa maison surchauffée, nous avons monté notre moustiquaire dans sa parcelle, l’accrochant aux quatre fers à béton que nous avions emportés à cet effet. Nous avons ainsi passé des nuits agréables, par une fraîcheur bienveillante. Sauf la dernière nuit, quand un orage menaçant et quelques bourrasques nous ont fait craindre un moment une rentrée précipitée à l’intérieur...

Le dimanche tôt le matin, avant les grosses chaleurs, nous sommes allés faire une balade sur d’énormes blocs de rochers dominant l’aéroport. Celui-ci n’est utilisé exclusivement que par le Président du Niger quand il vient en visite à Zinder. Le soir, un petit tour avec Nathalie au Cercle français, pour nous informer des résultats du premier tour de la présidentielle française.

Mardi 24, jour férié au Niger, fête de la Concorde, signée en son temps entre les rebelles touaregs et le Gouvernement. Cette concorde est bien mise à mal ces derniers temps, avec une nouvelle rébellion touarègue dans l’Aïr et les protestations violentes des étudiants de Niamey. Ces derniers ont caillassé et brûlé quelques véhicules pendant notre absence, surtout appartenant à des expatriés! Pour nous, pas de jour de repos... Nous décidons de rendre visite à l’inspecteur de Tanout, à 130 Km au nord de Zinder, par une bonne route asphaltée qui se poursuit ensuite vers Agadez.

Comme lors de chaque visite, nous avons été très bien reçus par les responsables locaux de l’éducation. Nous avons visité quelques écoles, et nous avons été invités à midi à un repas offert par l’inspecteur, une salade géante avec des tomates et du riz au gras, plat typique du Niger. De retour vers Zinder, nous nous sommes arrêtés pour visiter une école où nous avions aperçu depuis la route une construction avec un toit métallique, financée par l’UNICEF. Nous avions remarqué à Tanout quelques exemplaires de ces constructions sur le point d’être réceptionnées alors qu’elles présentaient des défauts inquiétants. Cette construction-ci ne semblait pas en meilleur état, mais nous avons eu la surprise de trouver dans l’école un groupe de femmes occupées à suivre un cours d’alphabétisation, en haoussa, la langue de la région. Ces cours sont organisés 6 jours sur 7, donc même le week-end, mais pas le vendredi, jour du marché, de 12H à 15H, pendant l’interruption de midi à l’école. Une initiative assez intéressante pour être soulignée, car il est rare que les bâtiments scolaires soient accessibles pour d’autres activités que l’enseignement primaire.

Avant de rentrer à Niamey, via Maradi comme à l’aller, nous avons fait une visite à l’inspecteur de Matamey. Celui-ci conduit son inspection avec une main de fer. C’était sans doute le mieux organisé de ceux que nous avons rencontrés, car au Niger, c’est plutôt le laxisme qui est de mise, accompagné de récriminations sur le manque de moyens.

Une dernière surprise entre Dosso et Niamey : la pluie des mangues, qui donne un peu d’humidité avant de repartir pour des sommets de chaleur, sous le soleil maintenant au zénith, en attendant les vraies pluies qui ne viendront pas avant fin juin.