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Bernard au Niger
20 mai 2007

Semaine 62 : Molière... sous la pluie !

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Photo : 19.04.2007 - Ecole du désert du Tal

La compagnie Touzazimut nous invitait la semaine dernière à une représentation théâtrale au CCFN (Centre Culturel Franco-Nigérien). Nous avions le choix entre mercredi, jeudi et vendredi, et nous avions opté pour le jeudi, car le vendredi nous étions invités avec nos quatre volontaires en compagnie des autres coachs chez Jacques, l’Attaché de Coopération.

Au menu, la pièce de Molière « Le malade imaginaire », un grand classique que je n’avais pourtant jamais vu, mais dont les diatribes sulfureuses contre la médecine de l’époque sont bien connues de tous... Le lever de rideau était prévu à 20H30. Nous emmenions au passage Edith, l’épouse de mon collègue Michel, vétérinaire au projet des vaches Azawak, dont la fille Fleur, jolie métisse de 15 ans, devait effectuer quelques pas de danse au cours du spectacle.

A l’entrée, nous retrouvons beaucoup d’amis et connaissances, avec leurs enfants. Nous payons nos places, et nous louons des coussins, car la séance a lieu en plein air, et les sièges ne sont pas recouverts. A peine installés, horreur ! La pluie se met à tomber, chaude et drue... Est-ce une conséquence du réchauffement climatique ? C’est la troisième pluie de l’année, alors que normalement les pluies ne sont pas attendues avant fin juin. Les paysans ne s’en plaindront pas, qui vont s’empresser de semer dans les endroits arrosés, car la pluie est malgré tout très localisée et peu abondante. Assez ce soir pour faire déguerpir tous les spectateurs sous des abris, notamment à la buvette du Centre, où ils attendent la fin de l’averse.

Après une demi-heure, la pluie arrête. Chacun regagne sa place, enlevant tant bien que mal l’eau sur sa chaise avant d’y placer son coussin. Plutôt que de danser, Fleur et sa complice ont fort à faire pour enlever avec des balais l’eau stagnant sur la scène! Le metteur en scène vient solliciter la patience des spectateurs : il leur faudra attendre encore une demi-heure avant de pouvoir commencer le spectacle, que les spots d’éclairage soient secs.

Chacun prend son mal en patience. Enfin, nos deux danseuses se placent  au centre de la scène et repoussent le rideau. L’intrigue est bien connue : Argan, harcelé par les médecins qui lui administrent force potions, saignées et lavements, est décidé à marier sa fille Angélique à l’un d’eux, alors qu’elle est amoureuse de Cléante. Une manière pour Molière de se moquer d’une corporation qu’il ne porte pas dans son coeur.

Les acteurs font de leur mieux pour ne pas glisser dans les flaques qui restent sur la scène, Cléante montre un doigt vengeur à Toinette, la servante, alors qu’il vient d’éviter de justesse de faire un vol plané... Puis, au deuxième acte, la pluie se remet à tomber, moins fort qu’avant le spectacle, mais suffisamment pour nous tremper tous, lentement et inexorablement ! Les acteurs continuent, les spectateurs ne bronchent pas, stoïques sous l’averse... Des fulgurations blanchissent le ciel, mais l’orage reste cantonné de l’autre côté du fleuve.

Le spectacle se termine en même temps que cesse la pluie ! Je donne un petit coup de coude à Bart, mon voisin, qui est médecin et responsable de notre projet « Santé » au Niger. Il me regarde en souriant, sa corporation vient d’être bien épinglée par Molière. Heureusement, la médecine a quand même bien évolué, même si les pratiques ici laissent souvent beaucoup à désirer, quand on écoute les anecdotes, parfois dramatiques, que nous raconte Martine, notre docteur vélo, sur ses collègues et infirmières nigériennes...

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