Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bernard au Niger
27 mai 2007

Semaine 63 : Circuler à Niamey

063_2007_04_13_18_55_43

Photo : 13.04.2007 – De Lijn à Niamey

Niamey n’est pas Lagos, au Nigeria. A cause des embouteillages à Lagos, Pierre nous a raconté qu’un ami voulant se rendre à l’aéroport pour y prendre l’avion à 17H30 avait décidé de partir tôt, vers 9H00, et de manger au snack de l’aéroport à midi. Son ami a manqué l’avion ! Pour reconduire Pierre et sa collègue Angélique à l’aéroport de Niamey, distant d’une dizaine de kilomètres, il ne nous a pas fallu plus d’un quart d’heure. Et encore, je faisais très attention quand les feux étaient au vert. A 22H, les taxis ne ralentissent même plus au rouge. J’avoue que parfois je les brûle aussi tard la nuit, en faisant quand même un stop et en les franchissant avec prudence. A Mexico, s’arrêter à un feu rouge la nuit peut être mortel, des malfrats vous extirpant sans ménagement de votre véhicule pour le voler... Ici, nous bénéficions d’une sécurité devenue rare en Afrique, et même dans le monde.

La circulation automobile est relativement aisée à Niamey, quoique parfois sportive. Le tout est de bien estimer ce que feront les autres usagers, surtout les motards, de plus en plus nombreux, qui ont des comportements erratiques. Bien connaître l’état des feux est aussi indispensable, car la plupart sont en partie grillés, et ce n’est pas parce que le feu devient vert pour vous qu’il devient rouge pour les autres, car vous savez d’expérience qu’il est éteint depuis des semaines...

La dernière nouveauté, c’est le feu virtuel. Au carrefour près du Commissariat Central, le feu en venant de l’aéroport a été arraché voici un mois par un camion. Donc, il n’y a plus de feu du tout de ce côté ! Quand vous approchez du carrefour, il faut observer le comportement des autres conducteurs qui arrivent en face. S’ils sont arrêtés, c’est qu’il est rouge ! Si vous passez quand même, vous risquez de trouver sur votre route ceux qui traversent, fort de leur feu vert, qui fonctionne, lui... Il y a deux mois, Martine (docteur vélo) qui exceptionnellement avait pris son véhicule pour venir chez nous un samedi matin, a été arrêtée par des flics au sortir de ce carrefour. Le feu n’avait pas encore été détruit, mais il affichait simultanément le vert et le rouge ! Les flics voulaient lui infliger une amende, et ils avaient raison, puisqu’elle avait bien franchi le feu rouge... Rassurez-vous, elle s’en est sortie avec un large sourire.

Il n’y a pas très longtemps, c’est à Ama, mon chauffeur, que des flics en voulaient. Ils estimaient qu’il avait omis de contourner un sens giratoire tout près du Palais des Sports. Je me suis un peu fâché, car aucun panneau n’indiquait qu’il s’agissait d’un sens giratoire, et le flic m’a rétorqué que le panneau avait été volé, mais qu’il fallait quand même le respecter ! La conversation aurait pu tourner au vinaigre, si un collègue du flic, un barbu un peu plus âgé, n’était venu lui taper sur l’épaule en lui disant : « Avec ce vieux nazara, tu n’obtiendras rien ! » Le flic m’a fait un salut, et nous sommes partis. Faut savoir se faire respecter !

Je plains quand même ceux qui n’ont pas comme moi une plaque verte de transit temporaire, car ils ont les plus grandes difficultés à convaincre les flics de les laisser tranquilles. Ils courent surtout le risque de se faire faucher leurs papiers. Pour moi, tout comme pour Ama et pour la voiture, nous avons résolu le problème : tous nos papiers de voiture sont des photocopies, ainsi que nos permis de conduire et nos papiers d’identité. En cas de contestation, nous disons : « Ordre de l’Ambassade ! », ce qui est d’ailleurs exact, car sur le site Internet de l’Ambassade de Belgique au Niger, il est explicitement recommandé aux résidents et aux visiteurs de ne pas circuler avec des documents originaux. Si vous venez un jour nous rendre visite, ne l’oubliez pas !

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Bernard au Niger
Publicité