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Bernard au Niger
3 juin 2007

Semaine 64 : Première pluie ...

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Photo : 29.04.2007 - Kalifa prépare une pépinière de papayers

Bien sûr, nous avions eu la « pluie des mangues », qui par trois fois avaient « humecté » le faîte des arbres, sans jamais vraiment atteindre le sol sous les manguiers. Tout juste de quoi rabattre la poussière. Une autre fois, alors que Suzanne était venue manger des frites à la maison (Robert les réussit tellement bien !), au moment de repartir chez elle avec sa moto, elle avait dû rentrer précipitamment chez nous : le ciel était devenu tout brun, et une tempête de sable s’était abattue dans notre quartier, mais sans que tombe la moindre goutte d’eau. Ces petites pluies avaient quand même percé notre plafond dans la chambre d’amis, et nous avions insisté auprès de notre propriétaire pour effectuer les réparations nécessaires. Celles-ci avaient été faites rapidement. Avec Kalifa, notre gardien, j’avais dressé la semaine dernière une échelle contre le mur de la maison, pour vérifier que les conduits d’évacuation d’eau étaient bien libres de feuilles mortes. J’avais dû en évacuer quelques pelletées qui auraient fait stagner l’eau en lui permettant de pénétrer plus aisément dans les murs...

Dans la nuit de mardi à mercredi, vers 1H30 du matin, nous avons été réveillés par de fortes rafales de vent. C’était sérieux ! Presque aussitôt, le courant a été coupé, mais nous voyions très bien ce qui se passait dehors par la fenêtre, car l’orage approchait, précédé de la tempête de sable traditionnelle, et le ciel était traversé par les éclairs. Nous nous sommes précipités pour vérifier que toutes les fenêtres étaient bien fermées et nous avons déconnecté les appareils électriques les plus fragiles. La semaine précédente, suite à une panne de courant, une surtension au moment de la reprise avait détruit les cartes mères des ordinateurs de plusieurs de nos amis... Une véritable épidémie, assez fréquente ici.

Enfin, la pluie a commencé à résonner sur le toit, métallique, avec un bruit d’enfer. Accompagnée toujours d’un vent violent venant du sud ouest, la pluie battait la façade arrière de la maison, s’insinuant dans les interstices des fenêtres. Heureusement pas en trop grande quantité, si bien que je n’ai pas eu à intervenir. J’étais aussi préoccupé par les infiltrations possibles, si la réparation du toit n’avait pas été adéquate. Là aussi, pas de problème, tout était rentré dans l’ordre.

Après une demi-heure, la pluie a cessé, et j’ai pu par la fenêtre constater les branches arrachées, pas trop heureusement, la piscine envahie par les feuilles et la poussière, et les mangues jonchant le sol sous les manguiers... Kalifa avait trouvé refuge sur la terrasse, où il avait disposé son lit protégé par une moustiquaire. Tout le monde sait qu’un gardien de nuit au Niger, ça dort ! Ainsi, il peut encore faire un petit boulot pendant la journée...

Résultat de cette première pluie : de grosses branches arrachées un peu partout, les grandes mares remplies à bord au bas de notre rue (il faudra bientôt une voiture amphibie pour les franchir, car elles se creusent davantage à chaque averse...), et une température qui a baissé de quelques degrés, ce qui ne gênera personne, bien au contraire. La saison des pluies a commencé en fanfare, mais il faudra attendre un mois avant que les pluies deviennent régulières, et que les paysans qui se sont empressés de semer le mil dès cette première pluie sauront s’ils ne l’ont pas fait en pure perte. Si la prochaine pluie traîne à venir, il leur faudra recommencer les semis. Certaines années, ils doivent semer trois fois, sans garantie que cela servira à quelque chose, car d’un endroit à un autre, parfois très proches, la récolte peut être satisfaisante ou catastrophique. Avec à la clé famine et malnutrition...

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