Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bernard au Niger
24 juin 2007

Semaine 67 : Tempête de sable !

067_2007_06_17_09_21_22

Photo : 17.06.2007 - Toiture de l'école (photo Marie-Thérèse Marino)

Le Hash de ce samedi se déroulait à 8 Km de Niamey, vers le sud, près de la route de Say, un peu plus loin que le village de Gorou Chirey. Quitté le goudron (la route asphaltée), la piste longeait un hameau de paillotes, puis grimpait sur le plateau où les participants se rassemblaient pour le départ. Il était 17H30 précises quand Yacine lâchait la petite centaine de participants, leur signalant que le parcours était assez long...

Vers le sud, de gros nuages s’étaient amoncelés, pas encore trop menaçants, mais il était certain que nous aurions un orage dans la soirée. Il faisait étouffant, 43°8 au moment du départ, avec un soleil heureusement souvent voilé. Par endroits, la touffeur était telle que je devais m’arrêter de courir, mais un peu plus loin, une brise rafraîchissante m'encourageait à reprendre un bon rythme.

De retour au parking, le ciel se montrait de plus en plus menaçant. Dans la vallée, on voyait de longues traînées jaunes s’échapper des nuages. La tempête de sable en prélude à chaque orage en cette saison se préparait, nous devançant presque dans le couloir formé par le cours du Niger. Heureusement, Paula avait pressenti le danger. Elle s’était dépêchée dans son parcours des marcheurs, un peu plus court, mais qui faisait quand même 6,4 Km... Elle n’eut même pas le temps de terminer son eau gazeuse que le vent de sable, remontant le plateau, nous atteignait, et nous nous enfermions dans la voiture pour redescendre la piste avant que la visibilité ne devienne trop mauvaise.

Arrivé sur le goudron, c’est à peine si l’on voyait encore les bords de la chaussée, le vent chassant de travers. Par endroit, la visibilité ne dépassait pas une dizaine de mètres... Des motocyclistes tentaient de rester debout, d’autres s’étaient couchés avec leur engin sur les bas-côtés. Arrivé à hauteur du pont sur le kori de Saga Ngourma, une charrette de bois tirée par un âne était renversée. Son conducteur, qui avait dételé son âne, tentait vainement de le ramener vers la charrette, à grands coups de bâton sur le dos de la bête.

Rentré dans les faubourgs de Niamey, les rues étaient vides, jusqu’au pont, balayé par un vent de plus en plus violent, maintenant accompagné de pluie, formant sur le pare-brise une pellicule boueuse. Sur le pont, des gens étaient étendus sur les trottoirs latéraux, couchés avec leur vélo ou leur motocyclette, accrochés à la balustrade, incapables de progresser sous la bourrasque. Il pleuvait à torrents quand nous sommes rentrés chez nous. Pas de dégâts, mais la piscine était couverte d’une couche de feuilles et de branchages arrachés aux arbres, et le fond était tapissé d’une épaisse couche de sable. Du travail pour le piscinier qui venait lundi nettoyer tout ça...

Dimanche matin. Nous sommes partis tôt le matin avec des amis pour refaire le parcours du hash, où bien entendu les shredies avaient disparu. Il faisait frais, et nous rencontrions des paysans occupés à semer le mil. Dans le hameau près de la route, des paillotes étaient effondrées, mais c’était surtout une petite école proche, dont les toits des trois classes avaient été littéralement aspirés par la tornade, et qui gisaient enroulés autour d’un bouquet d’arbres. Ici, l’année scolaire était prématurément terminée pour ces élèves, qui n’allaient de toutes façons pas y revenir, bien trop pris par les semailles...

Dernière nouvelle : des retardataires du Hash, surpris par la tornade, ont erré sur le plateau. Ils n’ont pu que tard dans la soirée regagner le goudron, où l’Ambassade de France, alertée, avait envoyé des secours...

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Bernard au Niger
Publicité