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Bernard au Niger
19 août 2007

Semaine 68 : Back to Niger

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Photo : 18.08.2007 - Le pont cassé

Après sept semaines passées en Europe, nous retrouvons avec plaisir notre maison de Niamey. Nous avons passé d’excellentes vacances, en Belgique et en France. Nous avons apprécié la fraîcheur et l’humidité d’un été pourri, qui ne semblait pas enthousiasmer nos hôtes... On les comprend ! Le ciel s’est entr’ouvert juste ce qu’il fallait pour nous permettre de faire quelques superbes balades en Bretagne et en Vendée. Merci à tous ceux qui nous ont accueillis !

Il n’a pas fallu longtemps pour retrouver le quotidien nigérien. D’abord, il faut se réadapter à la conduite automobile locale. Les feux de circulation, qui étaient déjà en piteux état lors de notre départ, se sont encore détériorés, mais cela ne change pas grand chose, puisque le rouge, quand il fonctionne encore, est allègrement brûlé par beaucoup d’automobilistes. Je me suis surpris - Oh ! Quelle imprudence ! - à m’arrêter au feu orange, alors que la coutume veut ici qu’on accélère pour passer avant le rouge, ou même au-delà... Heureusement, le conducteur qui me suivait a freiné à temps... Peut-être avait-il remarqué, ou senti, qu’il suivait un chauffard trop imbibé de la discipline européenne ?

Comme nous le craignions, on ne trouve presque pas de légumes ni de fruits au marché. Normal pour la saison, mais difficile à surmonter pour nous qui sommes habitués maintenant à trouver en Europe les étals bien garnis en toutes saisons. Il faudra nous reconvertir en consommateurs de conserves.

Pendant nos vacances, la saison des pluies s’est installée au sud du Niger, avec même de gros surplus de précipitations en amont du fleuve, surtout au Burkina Faso voisin, où des villages ont même été inondés. Le fleuve coule maintenant à ras bord, venant lécher le muret de la maison d’Ama, mon chauffeur. Ce n’est pas la première fois, et il ne s’en préoccupe pas trop. Le bas de notre rue présente sa grande mare habituelle. Par contre, de l’autre côté de la ville, à quelques kilomètres vers le nord-ouest, sur la route de Tillabéry, un kori, gonflé par 24 heures de pluie discontinue (60 mm !) a débordé, emportant le pont sur l’unique route qui relie le nord-ouest du pays à la capitale. Le tablier du pont a été littéralement sapé des deux côtés par le kori en furie. Le pont gît maintenant lamentablement au fond du ravin. Un minibus venant de Tillabéry, rempli de femmes venant vendre leur poisson à la ville, n’ayant pas remarqué à temps l’affaissement du pont, s’est précipité dans le ravin au milieu des eaux tumultueuses, avec à la clé plus d’une bonne dizaine de victimes.

Je suis allé sur place me rendre compte de la situation. Les dégâts sont impressionnants. Alors que je prenais quelques photos du pont, une jeune femme, avec un bébé dans les bras, m’interpelle. A cause de la pluie de ce dimanche matin, son minibus n’a pu franchir le chemin de déviation, et elle se trouve bloquée, dans l’impossibilité de rejoindre Niamey. Après un moment d’hésitation, et après avoir vérifié qu’elle n’était accompagnée que d’une autre femme, j’accepte de les emmener. Bien m’en a pris : j’ai ainsi convoyé les deux co-épouses du maire de Tillabéry, et la conversation de la plus jeune, une infirmière, était très intéressante sur les coutumes locales, notamment la polygamie, qu’il est toujours bon de connaître... La prochaine fois que j’irai à Tillabéry, je ne manquerai pas de faire une petite visite au maire !

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