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Bernard au Niger
2 septembre 2007

Semaine 70 : Les addax de Termit

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Photo : 19.04.2007 - Vie autour d'un puits dans le Tal

Nathalie est venue pour une semaine à Niamey. Nous la connaissons bien, elle qui fut victime l’an dernier d’un terrible accident de la route dont elle est sortie indemne, mais qui coûta la vie à son patron nigérien de l’époque... Quand nous sommes passés à Zinder en avril, c’est chez elle que nous avons logé. Nathalie est volontaire de l’AFVP (Volontaires français du Progrès), et elle est chargée du suivi d’un projet de préservation des addax dans la région du massif de Termit, aux confins du Sahara...

Les addax sont des sortes d’antilopes, avec des taches sur le nez et de longues cornes en vrille. Ils vivent dans les derniers espaces accessibles aux grands animaux avant les grands ergs du Sahara, ces déserts de dunes de sable qu’on ne peut que traverser, tant la vie y est difficile. La principale caractéristique des addax est qu’ils peuvent pratiquement vivre sans boire d’eau. Ils trouvent l’eau indispensable à la vie dans  les herbes des maigres pâturages qui ceinturent le désert. Dans un territoire grand comme la moitié de la France, une quarantaine d’addax tout au plus subsistent tant bien que mal, rescapés autant du braconnage que des chasses illégales que des princes saoudiens arrachent à prix d’or à des responsables locaux...

Nathalie n’a encore jamais vu d’addax, malgré plusieurs missions effectuées dans la région où ils vivent, et elle désespère même d’en rencontrer un jour ! Elle devrait prochainement se rendre à nouveau sur place pour effectuer un inventaire des rares points d’eau subsistant dans les régions proches de Termit, et en faire une base de données. Les zones près des points d’eau ne sont pas nécessairement favorables pour les addax, car elles constituent des lieux de passage pour les nomades, et même des pâturages s’il vient à pleuvoir, comme ce fut le cas cette année, provoquant même des inondations et de lourdes pertes de bétail. Les addax ont en plus la particularité de déceler la présence d’une pluie à plus de deux cents kilomètres de distance !

La semaine dernière, Nathalie avait reçu à Zinder la visite d’Emilie, notre autre amie de l’AFVP chez qui nous avions logé à Agadez en décembre dernier. Emilie, qui est belge, rentrait à Agadez venant de Diffa, où elle avait passé une quinzaine de jours. Or la situation s’est passablement dégradée dans l’Aïr, où les rebelles touaregs taillent régulièrement des croupières aux troupes gouvernementales venues les mater... Des véhicules sautent sur des mines. Un obus « perdu » lors d’un échange de tirs avec des rebelles a même causé récemment la mort d’une famille à Agadez.

L’état de mise en garde, une sorte d’état d’urgence déguisé, a été décrété par le gouvernement pour toute la région d’Agadez. Emilie s’est ainsi retrouvée piégée dans cette ville. Les responsables de l’AFVP voulaient qu’elle évacue Agadez en bus, alors que des coupeurs de route sévissent dans la région. Un bus a même été dernièrement incendié entre Agadez et Arlit après qu’on eut dévalisé ses occupants ! Grâce à l’intervention de Michel, notre Attaché de Coopération à l’Ambassade de Belgique, Emilie a trouvé auprès d’un organisme des Nations Unies une opportunité de quitter Agadez en début de semaine prochaine. Si tout se passe bien, elle sera bientôt à nouveau parmi nous...

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