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Bernard au Niger
16 septembre 2007

Semaine 72 : Entrée dans le ramadan

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Photo : 14.09.2007 - La secrétaire Fifi

Le Niger était déjà champion toute catégorie pour le nombre d’enfants par femme, mais aussi le dernier au classement du développement humain des Nations Unies... Maintenant, le voici en avance sur tout le monde musulman pour débuter le ramadan ! Celui-ci a débuté ici le mercredi 12, tandis que la plupart des autres pays ont attendu le lendemain, et certains comme le Maroc et le Sénégal n’ont même commencé que le vendredi. Belle pagaille...

Pourtant, mardi en début d’après-midi, j’avais appelé des collègues nigériens du bureau à venir jeter un coup d’oeil sur les éphémérides présentées pour Niamey sur le site météo de la ville. Le sigle « premier quartier » y apparaissait clairement, signe évident de l’apparition le soir même d’un bout de lune marquant pour le lendemain le début du mois sacré. La plupart de mes collègues se montraient dubitatifs, la rumeur laissant entendre que le ramadan ne commencerait que le surlendemain. Pourtant, Fifi, notre secrétaire de choc, prit la précaution de m’accompagner au Petit Marché, profitant de ma bonne connaissance des vendeurs pour faire de bonnes emplettes. Bien lui en prit, puisque le soir, assez tard cependant, la nouvelle se répandait : un imam avait observé un bout de croissant de lune à Goudoumaria, dans la province de Diffa, et le jeûne débuterait donc dès le lendemain matin.

Ce démarrage précipité arrange bien les choses. La nuit du Destin, précédant le 27e jour du ramadan, débouchera sur un jour de congé, un lundi au lieu du mardi prévu initialement, ce qui nous donnera un long week-end ! La fête clôturant le ramadan tombera soit le jeudi, soit le vendredi, car un mois lunaire ne peut compter que 29 ou 30 jours, au lieu du samedi, avec un jour de congé perdu... Gageons qu’on s’arrangera pour que la fête évite le vendredi, car chacun sait que cela porterait malheur, et dans la situation actuelle du pays, vaut mieux pas tenter le diable !

Beaucoup ont été surpris, et ne s’étant pas levé vers 4 heures du matin pour prendre une collation, se sont retrouvés le ventre vide et le gosier sec pour une interminable journée... Le ciel n’a d’ailleurs pas été clément avec nos jeûneurs débutants, puisqu’il a fait atrocement chaud pour la saison, plus de 41° à l’ombre, avec une humidité maximale qui rendait encore la canicule plus insupportable !

Dès la fin de la matinée, j’ai pu observer les premiers dérèglements dans le comportement des conducteurs : soit les derniers feux rouges fonctionnant encore étaient allégrement brûlés, soit au contraire nos automobilistes restaient prostrés longuement au feu vert. Quoi qu’il en soit, il convient de redoubler de prudence, surtout en fin d’après-midi, quand approche l’heure de la rupture du jeûne, un peu avant 19H. Dans les minutes qui précèdent l’appel du muezzin, les rues sont désertées, et les quelques véhicules qui circulent encore roulent à tombeau ouvert. Dame, quelle catastrophe d’arriver en retard pour ce moment convivial qu’est la première déglutition de la journée, traditionnellement un bol de bouillie de mil et quelques dattes ! Un repas plus consistant se prendra en famille un peu plus tard dans la soirée. On est loin au Niger des agapes marocaines, où trois grands repas s’étalaient sur la nuit, avec des activités et des visites qui se prolongeaient jusqu’à l’aurore.

Au marché, comme dans les magasins libanais, c’est la ruée vers des produits dont les prix ont grimpé en flèche. Ventre affamé ne regarde pas à son portefeuille, mais à ce rythme-là, le budget familial sera vite épuisé, et la fin du mois s’annonce déjà bien difficile...

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